Réforme des médias de proximité : « Au final, ce sont quand même les députés qui voteront les textes », Mathilde Vandorpe se dit surprise de la validation en première lecture du texte par le Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles
La Commission Médias du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles prévue ce mardi matin risque bien d’être électrique.
La réforme des médias de proximité souhaitée par la ministre des Médias, Jacqueline Galant, se poursuit. Pour rappel, la libérale avait annoncé en juillet sa volonté de réduire, d'ici au 1er janvier 2031, le nombre de médias de proximité de 12 à 8, en supprimant notamment deux télévisions locales dans les provinces de Hainaut et de Namur. Après avoir validé les contours de la réforme, le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a approuvé, ce jour, en première lecture, la modification du décret SMA y relative, annonce son cabinet dans un communiqué.
Cette annonce a surpris tant le réseau des médias de proximité que certains parlementaires. Mathilde Vandorpe, cheffe de groupe pour Les Engagés au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, n'était pas au courant de la décision du gouvernement. "J'ai découvert l'information via le communiqué de presse du cabinet Galant. Je vous avoue que ce n'était pas comme ça qu'on avait prévu les choses. Du côté des parlementaires engagés, nous attendons maintenant de voir ce qu'il y a réellement dans cet avant-projet de décret, puisqu'on sait qu'il y avait eu une note au mois de juin sur laquelle nous avions déjà mis la pression pour faire bouger quelques lignes."
La Mouscronnoise ne veut pas laver son linge sale en public mais elle tient à affirmer le rôle de son groupe de députés. "Aujourd'hui, on attend de voir ce qu'il y a dans le texte et nous jouerons notre rôle de parlementaires pour faire pression sur le gouvernement et faire évoluer les lignes. Je pense que c'est notre rôle, comme députés de la majorité, de faire travailler les cabinets et de pouvoir donner notre position en interne." La députée rappelle que la Déclaration de Politique Communautaire (DPC) était claire et qu'elle n'impliquait pas forcément une telle réforme. "Je pense que chaque parti a son positionnement. Et justement, la DPC a été négociée pour qu'on ait une ligne de conduite et une colonne vertébrale. C'est cette colonne vertébrale qu'il faut suivre jusqu'au bout. Alors chacun peut essayer de tirer de son côté, mais à un moment donné, nous, comme députés, sommes là pour maintenir le cap et inciter le gouvernement à rester dans la bonne ligne."
L'avenir de plusieurs médias de proximité reste donc très flou, mais Mathilde Vandorpe temporise : "Nous avons entendu les sollicitations et les propositions, et nous les défendrons auprès du gouvernement en espérant qu'elles soient réellement entendues. Au final, ce sont quand même les députés qui voteront les textes." La Commission des Médias, prévue ce mardi matin, s'annonce donc électrique.
R.R.